vendredi 2 février 2007

2nd february : first day at the lab

Réveil plus tôt que prévu à 7h (au lieu de 9h), un mélange d'enthousiasme, d'impatience et de stress me fait oublier le décallage horaire. Je remonte mes stores pour ouvrir les fenêtres car il fait decidement vraiment trop chaud! Et là... surprise : la vue est splendide. Je découvre un océan tout gelé à travers les flocons de neige qui tourbillonnent : c'est magnifique. C'est génial et je peux voir tout sans même me lever de mon lit!

Je m'habille chaudement et pars pour le Luke building pour rencontrer les gens du département des ressources humaines. En chemin je peux admirer les labos et autres bâtiments administratifs qui sont de magnifiques maisons ainsi que des dixaines de volatiles (?), sortes de cannards améliorés.
Arrivée au Luke building je rencontre Theresa Saia la personne qui m'a demandé de venir ici, elle m'introduit à une autre americaine typique exagéremment bienveillante à l'accent horrible (Hye!!!! Nice to meet you Marie!!! Oh I like your style!!! You have so beautiful and very singular jewel!!). Je commence à comprendre que les américains ici sont tous très sympa et très acceuillants!! Ils semblent voir l'habitude de recevoir des étrangers et ne se formalisent pas pour la langue. Elle me fait signer tout un tas de papiers puis me donne un petit guide de la vie ici et m'indique le bâtiment ou je dois me rendre pour récupérer mon badge d'accès.
Ensuite je passe dans le bureau de Rashmi Sinha, la personne qui s'est occuppée de mon VISA, c'est une indienne, je pense, enrhumée qui est beaucoup moins sympathique et difficile à comprendre. Elle vérifie mon DS 2019 puis je me rends au Richard building. Là je me fais photographier, recois un beau badge et des infos sur la salle de fitness disponible pour les menbres de CSHL.


Je me dirige ensuite vers le Grace Auditorium, pour que l'on m'aprenne au meeting desk que la responsable du logement est en fait dans le même bâtiment que celui de la sécurité où j'ai reçu mon badge : tans pis, j'irai plus tard! je me dirige donc au labo c'est à dire le Beckman building, une imposante bâtisse qui domine le reste de CSHL où se trouve tous les labos de neuro et un peu de biologie structurale aux étages inférieurs!! Cependant cela n'empêche pas qu'il y ait une grande sculpture représentant l'ADN et ses histones devant le building.

J'ai un peu de mal à trouver Mr Enikolopov' le directeur du labo, mais finalement un chinois sympathique m'accompagne au bureau de Idee Mallardi, la secrétaire scientifique du patron qui parle UN PETIT PEU LE FRANCAIS!! et m'introduit auprès d'un imposant russe moustachu en chemise à carreaux bleus. Celui-ci m'acceuille très gentillement, me présente les projets de recherche du labo, les gens avec qui je vais travailler, me fait visiter les locaux.
Puis il part à un séminaire et me laisse avec Juan Manuel Encinas mon maître de stage espagnol.
Je comprends vite qu'il n'est pas du genre à perdre son temps. Il me demande si j'ai quelque chose à faire, rien de particulier? Bon et bien c'est parti on attaque!! On va chercher des souris.
Le problème c'est que l'animalerie du site est fermée pour travaux donc les animaux sont sur un autre site. On part donc en voiture pour aller récuperer 4 malheureuses souris dans une animalerie gigantesque. Nous longeons un long couloir bordé de dixaines de portes, derrière chaque porte se trouve des dixaines d'étagères contenant des dixaines de cages de souris.
On en récupère 2 (bien sûr il a fallu avant revêtir blouse, charlotte, gant et chaussons)
Sur le chemin du retour Juan m'explique qu'il est en train d'étudier quel stade de la différenciation neuronale est affecté chez les souris âgées, parce qu'il est connu que la neurogenèse (la formation de nouveaux neurones) adulte diminue au cours du vieillissement, mais on ne sait pas quelle(s) population(s) de cellules est (sont) affecté(es) : les cellules souches, les progéniteurs, les neurones indifférenciés ..?

Nous allons donc injecter du BrdU un agent s'incorporant dans l'ADN lorsque celui-ci est répliqué, c'est à dire lorsqu'une cellule se divise, pour voir si c'est la division des cellules souches ou des progéniteurs qui est affectée.

Juan me montre comment prendre les souris à la base de la queue (indolore) pour les sortir de leur cage, puis comment les attraper de la main gauche par la peau entre les oreilles (encore indolore) avant de les retourner et de bloquer le bas de leur corps avec le petit doigt pour pouvoir injecter le produit miracle dans dans leur ventre (la cavité péritonéale) avec une seringue de la main droite! (soit disant tjrs indolore!!!)

Comme me l'avait annoncé Pierre Rocheteau, le français de Jussieu qui a fait le même type de stage que moi l'été dernier, Juan explique très bien : il montre toujours une fois voir deux la manip, puis te regarde la refaire avant de te laisser te débrouiller tout seul.
Il fait donc deux souris puis c'est à moi. Et je m'en sors plutôt pas mal paraît-il pour une première (le problème c'est un peu comme pour la guitare j'ai l'impression de ne pas avoir la main gauche assez longue pour tenir la tête entre le majeur et le pouce et bloquer la queue avec le petit doigt!!)

on fait ça vers 13h puis on part manger.
Je penètre pour la première fois dans le Blackford hall (la cafète!) avec Juan et un chercheur asiatique qui semble encore moins doué que moi en anglais. La nourriture m'a l'air correcte et il est possible de manger équilibré mais cela semble un peu cher (par exemple poulet + riz + pomme = 7$, on est loin des 2,75€ du CROUS pour lesquels on peut aussi avoir une entrée). On mange avec Mr Grigori Enikolopov' qu'il faut appeler Grisha et Natasha qui je crois est sa femme. Bon ambiance, on parle de Paris qui d'après Juan est "the most beautiful city of the world".
Ensuite, les souris devant être sacrifiées deux heures après l'injection, j'ai jusqu'à 15h pour aller voir le service des logements où je signe encore des papiers et apprends que oui il existe des machines à laver à notre disposition dans le Dolan hall, le bâtiment à côté du building des neurosciences qui est une sorte d'hôtel pour les gens qui viennent aux séminaires où se trouve également la salle de fitness.

Je retrouve Juan, pour préparer la perfusion mais Grisha vient me chercher et m'ammène dans un autre bâtiment pour me présenter, au milieu d'une foule d'étudiants de tous les pays qui traffiquotent des ordinateurs géants, Claire Biot une française de polytechnique qui fait son PhD ici à la Watson school en computational neuroscience (une formation au top, où après un semestre de cours pire que la prépa soit disant, les élèves font 3 rotations de 6 semaines dans différents labos pour choisir les domaines qui les intéressent le plus). Elle est très sympa et va sûrement m'aider, car elle a une voiture, pour aller faire mes courses. J'apprends en effet que le weekend il n'y a pas de cafète et aucun moyen d'acheter à manger. Elle me dit qu'il est absolument indispensable que j'achète une voiture et propose de m'aider à en chercher une. En effet, c'est vraiment la galère sinon : c'est ultra paumé, les supermarchés sont accessibles seulement en voiture. C'est paraît-il impossible de se déplacer à pied car les gens roulent comme des fous et n'ont vraiment pas l'habitude des piétons. Sinon il y a des navettes pour aller au village le plus proche mais apparemment juste la semaine. Claire me donne donc son numéro et son mail si j'ai besoin d'elle samedi pour mes courses et me promets de me trouver un bon plan pour une voiture. Je ne peux en faire autant car j'ai pas le numéro de Olney House sur moi.

Je retourne voir Juan qui m'attend pour perfuser les souris.
Je crois que je vous expliquerai plus tard le détail de cette manip qui consiste à fixer les tissus, notamment le cerveau pour pouvoir les analyser ensuite.

Après la perfusion, on ôte les cerveaux et les mets à tremper toute la nuit.

Je profite alors des codes d'accès internet de Juan pour donner des nouvelles.
Et oui c'est encore la galère, je n'ai pas les miens donc pas internet pour ce weekend ..






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